XI - STANCES | STANZAS | ||||||||||||||||||||||||||||
Théophile de Viau | trans. James Kirkup | ||||||||||||||||||||||||||||
Quand tu me vois baiser tes bras, Que tu poses nus sur tes draps, Bien plus blancs que le linge même; Quand tu sens ma brûlante main Se pourmener dessus ton sein, Tu sens bien, Cloris, que je t'aime. Comme un dévot devers les Cieux, Mes yeux tournés devers tes yeux, À genoux auprès de ta couche, Pressé de mille ardents désirs, Je laisse sans ouvrir ma bouche Avec toi dormir mes plaisirs. Le sommeil aise de t'avoir Empêche tes veux de me voir, Et te retient dans son Empire Avec si peu de liberté, Que ton esprit tout arrêté Ne murmure ni ne respire. La rose en rendant son odeur, Le Soleil donnant son ardeur, Diane et le char qui la traîne, Une Naïade dedans l'eau, Et les Grâces clans un tableau, Font plus de bruit que ton haleine. Là je soupire auprès de toi, Et considérant comme quoi Ton oeil si doucement repose, Je m'écrie: ô Ciel! peux-tu bien Tirer d'une si belle chose, Un si cruel mal que le mien? |
feel my burning hand play round
towards the Heavens; kneeling
without opening my mouth.
with such little liberty
Diana and her chariot,
your breath coming and going.
can you draw such cruel pain? |
Trans. Copyright © James Kirkup 2003