LE PIANO QUE BAISE ... | THE PIANO KISSED ... |
Paul Verlaine | trans. A.S.Kline |
Le piano que baise une main frêle Luit dans le soir rose et gris vaguement, Tandis qu'avec un très léger bruit d'aile Un air bien vieux, bien faible et bien charmant Rôde discret, épeuré quasiment, Par le boudoir longtemps parfumé d'Elle. Qu'est-ce que c'est que ce berceau soudain Qui lentement dorlote mon pauvre être? Que voudrais-tu de moi, doux chant badin? Qu'as-tu voulu, fin refrain incertain Qui vas tantôt mourir vers la fenêtre Ouverte un peu sur le petit jardin? |
The piano kissed by a delicate hand Gleams distantly in rose-grey evening While with a wingtips’ weightless sound A fine old tune, so fragile, charming Roams discreetly, almost trembling, Through the chamber She’s long perfumed. What is this sudden cradle song That gradually lulls my poor being? What do you want of me, playful one? What do you wish, slight vague refrain Drifting now, dying, towards the window Opening a little on a patch of garden? |
Trans. copyright © A.S.Kline 2007