L'ÉTABLE | THE STABLE |
Émile Verhaeren | trans. John Gallas & Kurt Ganzl |
Et pleine d'un bétail magnifique, l'étable, A main gauche, près des fumiers étagés haut, Volets fermés, dormait d'un pesant sommeil chaud, Sous les rayons serrés d'un soleil irritable. Dans la moite chaleur de la ferme au repos, Dans la vapeur montant des fumantes litières, Les boeufs dressaient le roc de leurs croupes altières Et les vaches beuglaient très doux, les yeux mi-clos. Midi sonnant, les gars nombreux curaient les auges Et les comblaient de foins, de lavandes, de sauges, Que les bêtes broyaient d'un lourd mâchonnement; Tandis que les doigts gourds et durcis des servantes étiraient longuement les mamelles pendantes Et grappillaient les pis tendus, canaillement. | This cattle-mob, magnificent, stuffed the offside stable, by the two-storey dungheaps, its shutters shut, in a hot sleep, under the pack of crabbit sunshine. In the damp heat of the rested farm, in the steam-up of stale cowhay, the bulls reared their swelling boulder-rumps, the cows mooed softly, eyes halfshut. Midday rang, the stablegang swept the stalls, filled them with hay, lavender, sage, that the cattle fretted with heavy chaw. |
Published in "PN Review" no. 186 Mar/Apr.2009