EFFET DE NUIT | IMPRESSION - NIGHT |
Paul Verlaine | trans. James Kirkup |
La nuit. La pluie. Un ciel blafard que déchiquette De flèches et de tours à jour la silhouette D'une ville gothique éteinte au lointain gris. La plaine. Un gibet plein de pendus rabougris Secoués par le bec avide des corneilles Et dansant dans l'air noir des gigues nonpareilles, Tandis que leurs pieds sont la pâture des loups. Quelques buissons d'épine épars, et quelques houx Dressant l'horreur de leur feuillage à droite, à gauche, Sur le fuligineux fouillis d'un fond d'ébauche. Et puis, autour de trois livides prisonniers Qui vont pieds nus, un gros de hauts pertuisanier En marche, et leurs fers droits, comme des fers de herse, Luisent à contre-sens des lances de l'averse. |
Night. Rain. A ghastly sky that is torn to tatters by the silhouette of spires and openwork turrets of an abandoned gothic town, far off, and grey. The plain. A gibbet loaded with the hanged, shrivelled, and swinging to the ravenous beaks of the crows, keep jigging on black air their inimitable jigs, while their dangling feet provide fodder for the wolves. A few scattered thorn trees, some holly bushes rear the horrors of their foliage to left and right on the muddle, soot-black, of some unfinished sketch. And then, surrounding three ashen-faced prisoners who go barefoot, marches a squad of halberdiers, and their blades, rigid as teeth of a portcullis, gleam counter-crossways to the lances of the rain. |
Trans. copyright © James Kirkup 2003