CUISSON DU PAIN | BREAD-COOKING |
Émile Verhaeren | trans. John Gallas & Kurt Ganzl |
Les servantes faisaient le pain pour les dimanches, Avec le meilleur lait, avec le meilleur grain, Le front courbé, le coude en pointe hors des manches, La sueur les mouillant et coulant au pétrin. Leurs mains, leurs doigts, leur corps entier fumait de hâte, Leur gorge remuait dans les corsages pleins. Leurs deux doigts monstrueux pataugeaient dans la pâte Et la moulaient en ronds comme la chair des seins. Le bois brūlé se fendillait en braises rouges Et deux par deux, du bout d'une planche, les gouges Dans le ventre des fours engouffraient les pains mous. Et les flammes, par les gueules s'ouvrant passage, Comme une meute énorme et chaude de chiens roux, Sautaient en rugissant leur mordre le visage. | The helps made Sundays-bread, best milk, best wheat, bent brows, jutty elbows out of sleeves, sweat in them, and dropping in the doughtub. Their hands, fingers, all of them, meant business, their bodies budged in great bodices, their thumping two-fists dobbed in dough, punched bunshapes like breastflesh. The blackwood cracked in kindled strakes and off the cookboard's edge, trays in twos shoved the palesoft dough into the oven's belly. And the flames, through their way-in mouths, like a huge hot gaggle of scarlet dogs, jumped and barked to bite their faces. |
Published in "PN Review" no. 186 Mar/Apr.2009
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