APRÈS TROIS ANS | THREE YEARS ON |
Paul Verlaine | trans. John R.G.Turner |
Ayant poussé la porte étroite qui chancelle, Je me suis promené dans le petit jardin Qu'éclairait doucement le soleil du matin, Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle. Rien n'a changé. J'ai tout revu: l'humble tonnelle De vigne folle avec les chaises de rotin ... Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle. Les roses comme avant palpitent; comme avant, Les grands lys orgueilleux se balancent au vent, Chaque alouette qui va et vient m'est connue. Même j'ai retrouvé debout la Velléda, Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue, Grêle, parmi l'odeur fade du réséda. |
I squeeze inside the small ramshackle door. The garden kindles where the morning sun Ignites the water-drops in every flower - Nothing has changed. I see it all once more: The modest arbour wrapped in Russian vine, The two cane chairs; and still the silver tongue Of the perpetual fountain spins its line, The ageing aspen rattles on and on. The same upstanding lilies, looking posh; The same fey rose-buds palpitate and blush - Each vagrant sparrow is a bird I’ve met. And barefoot, where the gravel meets the hedge, The Highland Mary, flaking at the edge In that faint honey-scent of mignonette. |
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Trans. Copyright © John R.G. Turner 2005