LES HORLOGES | THE CLOCKS |
Émile Verhaeren | trans. Stan Solomons |
La nuit, dans le silence en noir de nos demeures, Béquilles et bâtons, qui se cognent, là-bas; Montant et dévalant les escaliers des heures, Les horloges, avec leurs pas; Emaux naïfs derrière un verre, emblèmes Et fleurs d'antan, chiffres maigres et vieux; Lunes des corridors, vides et blêmes, Les horloges, avec leurs yeux; Sons morts, notes de plomb, marteaux et limes, Boutique en bois de mots sournois et le babil des secondes minimes, Les horloges, avec leurs voix; Gaines de chêne et bornes d'ombre, Cercueils scellés dans le mur froid, Vieux os du temps que grignote le nombre, Les horloges et leur effroi; Les horloges Volontaires et vigilantes, Pareilles aux vieilles servantes Boîtant de leurs sabots ou glissant sur leurs bas, Les horloges que j'interroge Serrent ma peur en leur compas. |
In the dark silence of the home Crutches and walking sticks Go up and down the stairs of time. The clocks. Enamelled flowers, old devices, Numerals old and lean On looming lunar faces May be seen. Hammer and ratchet, leaden chime And crafty wooden words. The conversation of the time May be heard. Dark time posts in the hall, Coffins sealed in the wall, Bones of old time, devoured by the hours, The clocks, Willing and vigilant, Limp like ancient servants, Up and down the years, In their clogs Inspiring fear. |
Trans. Copyright © Stan Solomons 2005