de "LA JEUNE PARQUE" | from "YOUNGEST OF THE FATES" |
Paul Valéry | trans. Alan Crosier |
............ ............ Ô dangereusement de son regard la proie! Car l'oeil spirituel sur ses plages de soie Avait déjà vu luire et pâlir trop de jours Dont je m'étais prédit les couleurs et le cours. L'ennui, le clair ennui de mirer leur nuance, Me donnait sur ma vie une funeste avance: L'aube me dévoilait tout le jour ennemi. J'étais à demi morte, et peut-être, à demi Immortelle, rêvant que le futur lui-même Ne fût qu'un diamant fermant le diadème Où s'échange le froid des malheurs qui naîtront Parmi tant d'autres feux absolus de mon front. Osera-t-il, le Temps, de mes diverses tombes, Ressusciter un soir favori des colombes, Un soir qui traîne au fil d'un lambeau voyageur De ma docile enfance un reflet de rougeur, Et trempe à l'émeraude un long rose de honte? ............ ............ |
............ ............ Watching as the hapless victim soars! This eye had seen on these, my silken shores, The dawning and decease of many days, All known before ... their colours, and their ways. This tiresome task, to track their subtle hues, Unveiled my life beyond - its mournful views: Dawn whole hostile day has unconcealed. Half-way to death; and yet perhaps revealed As half immortal, dreaming of the gem That might complete this diamond diadem Where frozen sorrows shimmer, far from now, Among these starry fires that light my brow. Will Time dare, my many tombs once loosed, Revive a dusk where doves might come to roost, An evening trailing forth some wayward shred Of cloud reflecting childhood’s blushing red - In emerald quench a shamed and rosy band? ............ ............ |
Trans. Copyright © Alan Crosier 2003