| from "CYRANO DE BERGERAC" - I.4 | from "CYRANO DE BERGERAC" - I.4 | ||||||||||||||||||||||||
| Edmond Rostand | trans. A. S. Kline | ||||||||||||||||||||||||
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Acte I, Scène 5 CYRANO Regarde-moi, mon cher, et dis quelle espérance Pourrait bien me laisser cette protubérance! Oh! je ne me fais pas d'illusions! - Parbleu, Oui, quelquefois, je m'attendris, dans le soir bleu; J'entre en quelque jardin où l'heure se parfume; Avec mon pauvre grand diable de nez je hume L'avril, - je suis des yeux, sous un rayon d'argent, Au bras d'un cavalier, quelque femme, en songeant Que pour marcher, à petits pas, dans de la lune, Aussi moi j'aimerais au bras en avoir une, Je m'exalte, j'oublie, et j'aperçois soudain L'ombre de mon profil sur le mur du jardin! LE BRET (ému) Mon ami! CYRANO
LE BRET (vivement, lui prenant la main):
CYRANO Ah! non, cela, jamais! Non, ce serait trop laid, Si le long de ce nez une larme coulait! Je ne laisserai pas, tant que j'en serai maître, La divine beauté des larmes se commettre Avec tant de laideur grossière! Vois-tu bien, Les larmes, il n'est rien de plus sublime, rien, Et je ne voudrais pas qu'excitant la risée, Une seule, par moi, fut ridiculisée! LE BRET Va ne t'attriste pas! L'amour n'est que hasard! CYRANO (secouant la tête): Non! J'aime Cléopâtre: ai-je l'air d'un César? J'adore Bérénice: ai-je l'aspect d'un Tite? LE BRET Mais ton courage! ton esprit! - Cette petite Qui t'offrait là, tantôt, ce modeste repas, Ses yeux, tu l'as bien vu, ne te détestaient pas! CYRANO (saisi): C'est vrai! LE BRET
CYRANO
LE BRET Son coeur et son esprit déjà sont étonnés! Ose, et lui parle, afin ... CYRANO
LE PORTIER (introduisant quelqu'un à Cyrano): Monsieur, on vous demande ... CYRANO (voyant la duègne):
............ ............ | Act I, Scene 5 CYRANO Look at me, my dear friend, then tell me what hope this protuberance leaves me! Oh! I’ve no illusions! - And yet, that’s right, yes, sometimes, I grow tender, in the blue of night: I enter some garden that the hour makes sweet, with my poor ugly devil of a nose, I greet the Spring - I’m watching, in a ray of silver some lady on a soldier’s arm, dreaming ever of walking with little footsteps under the moon, I too delighting in having my lady on my arm, I’m sublime, lose myself ... wake suddenly, and all that’s only my shadow on the garden wall! LE BRET (tenderly): My friend! ... CYRANO
LE BRET (taking his hand):
CYRANO Ah! Not that, never! No, it would be too gross if a tear trickled down this length of nose! I won’t allow, while I’m still their master, the divine beauty of tears to mingle there with such monstrous ugliness! ... considering that tears, nothing’s more sublime, no not a thing, and I wouldn’t wish, by inciting mockery, a single one to be ridiculed, through me! LE BRET Go on: don’t sadden yourself! Love’s a chance affair! CYRANO (shaking his head): No! I love Cleopatra: have I Caesar’s air? I adore Juliet? Have I Romeo’s complexion. LE BRET But your bravery! Your wit! - That little one, who gave you that modest feast just now, her eye, you understood it, clearly, showed no dislike! CYRANO (impressed): That’s true! LE BRET
CYRANO
LE BRET Her heart, her imagination, already glows! Then dare to speak to her! CYRANO
THE PORTER (introducing some one to Cyrano): Sir, someone’s asking for you ... CYRANO (seeing the duenna):
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Trans. Copyright © A. S. Kline 2003