ODE À MACLOU DE LA HAIE | ODE FOR MACLOU DE LA HAYE. |
Pierre de Ronsard | trans. Reine Errington |
Puis que d'ordre à son rang l'orage est revenu, Si que le ciel voilé tout triste est devenu, Et la veuve forêt branle son chef tout nu Sous le vent qui l'étonne, C'est bien pour ce jourdhui, ce me semble, raison, Qui ne veut offenser la loi de la saison, Prendre à gré les plaisirs que toujours la maison En temps pluvieux donne. Mais si j'augure bien, quand je vois pendre en bas Les nuaux avallés, mardi ne sera pas Si mouillé qu'aujourdhui, nous prendrons le repas Tel jour nous deux ensemble. Tandis chasse de toi tout le mordant souci, Chasse moi le procès, chasse l'Amour aussi; Ce garçon insensé aux plus sages d'ici Mille douleurs assemble, Du soin de l'avenir ton coeur ne soit époint, Ains content du présent, ne te tourmente point Des mondaines faveurs qui ne dureront point Sans culbuter à terre: Plus tôt que les buissons les pins audacieux Et le front des rochers qui menace les cieux Plus tôt que les cailloux qui nous trompent les yeux, Sont frappés de tonnere. Vien soûl, car tu n'auras le festin ancien Que prodigue donna l'orgueil Égyptien Au Romain qui voulait tout l'Empire être sien: Je hais tant de viandes. Tu ne boiras aussi de ce Nectar divin Qui rend Anjou fameux: car volontiers le vin Qui a senti l'humeur du terroir Angevin Suit les bouches friandes. |
The winter has returned with rain and gale, The sky is darkened with a cloudy veil, The storm that does the forest bare assail Shakes all the trees together. It seems to me that we should not contend Against the season, we should choose, my friend, The pleasures upon which we can depend Indoors in rainy weather, But looking at the sky I'll make a bet When Tuesday comes it will not be so wet, And better weather then I hope will let You dine with me again. Meanwhile let's both shake off our many cares, Vexatious suits at law, and love affairs, You know that madcap Cupid never spares The wisest from his pain. Try leaving your anxieties behind, Nor let desire for honours tease your mind, But be contented, for you're sure to find How fast they fall to earth. For the audacious pine the danger's more Than for the lowly bush, and rocks that soar Into the skies the lightning strikes before Pebbles of little worth. Then come well primed, for never on my board Is found the wealth proud Egypt could afford To feast the Roman general, her lord; I always hate such waste. Nor will we drink that nectar near divine, The pride of Anjou, for such splendid wine That has the flavour of the Angevine, Is for the nicest taste. |
Publ. Pipers' Ash Ltd.
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