MA BOHÈME | MY BOHEMIA (FANTASY) |
Arthur Rimbaud | trans. Tim Chilcott |
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées; Mon paletot aussi devenait idéal; J'allais sous le ciel, Muse! et j'étais ton féal; Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées! Mon unique culotte avait un large trou. - Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse. - Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou Et je les écoutais, assis au bord des routes, Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes De rosée à mon front, comme un vin de vigueur; Où, rimant au milieu des ombres fantastiques, Comme des lyres, je tirais les élastiques De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur! |
So off I went, fists thrust in pockets, torn, My cardigan a cardigan in name alone; I walked beneath the sky - your serf, my Muse - And oh my, my, what glorious loves I dreamed. My only pair of trousers had a gaping hole. Tom Thumb the dreamer, I scattered verse Along the way. The Great Bear was my inn. My stars swished softly in the sky. I'd hear them as I sat beside the road On fine September evenings, when I could feel The dewdrops on my face, like heady wine. I rhymed amid the shades of fantasy, And like a lyre, I'd pluck the springy laces Of my wounded boots, one foot just by my heart. |
Trans. Copyright © Tim Chilcott 2003