ET JE REVOIS JANINE ... | AND AGAIN I SEE JANINE ... | ||||
Jacques Réda | tr. Jennie Feldman | ||||
Et je revois Janine au bout de cette barque étroite Et laissant comme dans un film sa main filer sur l'eau Son profil se pencher quand les fleuves pouvaient descendre Et l'automne venir aussi ma liquide saison Puisque les jours ne relisaient encore aucune trace Et peu d'histoire dans le ciel d'été, retentissant D'oiseaux et de bombardiers lourds souvent comme des brèmes, Où mourir n'aurait eu de sens que pour d'autres, ce mot Parmi d'autres parmi des fleurs et l'éclair des groseilles. Et ma rame troublait à peine l'éternel le blanc Non plus le blanc absolument de lis de sa culotte Et de son coeur en sorte que tout seul la nuit venant J'aimais l'absolu contre un mur entre l'oeil froid de l'Ourse Et la sourde consolation de l'eau nous emportant. |
And again I see Janine at the end of that narrow skiff And she's trailing her hand on the water as in a film Her profile leaning over when rivers could flow And the autumn come my liquid season too Because the days as yet read no sign And not much history in the summer sky, resonant With birds and bombers often as heavy as bream, Where to die would have had no meaning except for
And my oar barely ruffled the eternal white Nor the absolute lily whiteness of her knickers And her heart so that all alone with night coming in I gave my love to the absolute against a wall between the
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Copyright © Éditions Gallimard, Paris 1988; trans. copyright © Jennie Feldman 2005
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