Ô DOULEUR! ... | O PAIN! ... |
Charles Morice | trans. James Kirkup |
Ô douleur! je mourrai dans l'Oeuvre commencée! L'heure et l'heure s'en vont irréparablement, Tandis que gaspillant l'instant et le moment Vagabondent sans loi mon rêve et ma pensée ... - Aux buissons de la route, hélas! vole leurs fleurs Si celles des jardins te restent interdites. Dérobe aux ronces des grands chemins les petites Fleurs des rares bonheurs et des communs malheurs. Puis, sur la marge du livre de ta mémoire, Dans la splendeur de la Strophe éternelle inscris La beauté de leur ligne et de leur coloris - Pour qu'illustrant le seuil du temple de la gloire, Si tu n'y dois entrer comme un prêtre, du moins, Cendre de l'Oeuvre inachevée et condamnée, Ces vers douloureux soient, devant la destinée, De ta fidélité les fidèles témoins! |
O, pain! I shall die in the Work I have begun! Hour after hour passing by, irrevocably, While I am wasting the instant and the moment In lawless vagabondage of my dreams and thoughts ... - From the wayside hedges, alas! steal their flowers Since those in the public parks remain forbidden. Rob from the brambles of the broad highroads the small Flowers of rare happiness and common sorrows. Then, in the margins of your book of memory, In the splendeur of the eternal Verse inscribe The beauty of their lines and of their colouring - To adorn the threshold of the temple of fame. If you may not even enter there as high priest, you may At least cremate the unfinished and condemned Work, Let those pain-filled lines become, faced with destiny, The faithful witnesses of your fidelity! |