SONNET | THE SWAN |
Stéphane Mallarmé | trans. Stan Solomons |
Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui Va-t-il nous déchirer avec un coup d'aile ivre Ce lac dur oublié que hante sous le givre Le transparent glacier des vols qui n'ont pas fui? Un cygne d'autrefois se souvient que c'est lui Magnifique mais qui sans espoir se délivre Pour n'avoir pas chanté la région où vivre Quand du stérile hiver a resplendi l'ennui. Tout son col secouera cette blanche agonie Par l'espace infligée à l'oiseau qui le nie, Mais non l'horreur du sol où le plumage est pris. Fantôme qu'à ce lieu son pur éclat assigne, Il s'immobilise au songe froid de mépris Que vêt parmi l'exil inutile le Cygne. |
Will the fair vivid virgin day Shatter with random blow the ice On frozen lakes of memory Haunted by unflown flights! Conscious of splendour that has been The Swan strives, apathetic, Authentic life unsung dejected As sterile winter spreads its spleen. Shuddering with the white agonies That space inflicts but in denial, Trapped in the ghastly earth and ice The Swan, cloaking a useless exile, An alien genius banished from the skies, Lives out his cold contemptuous life. |
Trans. copyright © Stan Solomons 2005