LE TOMBEAU DES NAÏADES | THE TOMB OF THE WATER-NYMPHS |
Pierre Louÿs | trans. Peter Low |
Le long du bois couvert de givre, je marchais; Mes cheveux devant ma bouche Se fleurissaient de petits glaçons, Et mes sandales étaient lourdes De neige fangeuse et tassée. Il me dit: "Que cherches-tu?" Je suis la trace du satyre. Ses petits pas fourchus alternent Comme des trous dans un manteau blanc. Il me dit: "Les satyres sont morts. "Les satyres et les nymphes aussi. Depuis trente ans, il n'a pas fait un hiver aussi terrible. La trace que tu vois est celle d'un bouc. Mais restons ici, où est leur tombeau." Et avec le fer de sa houe il cassa la glace De la source ou jadis riaient les naïades. Il prenait de grands morceaux froids, Es les soulevant vers le ciel pâle, Il regardait au travers. |
I was walking along in the frost-covered woods; in front of my mouth my hair blossomed in tiny icicles, and my sandals were heavy with muddy caked snow. He asked: "What are you looking for?" "I'm following the tracks of the satyr - his little cloven hoofprints alternate like holes in a white cloak." He said: "The satyrs are dead. "The satyrs are dead, and the nymphs too. In thirty years there has not been such a terrible winter. That's the trail of a he-goat. But let's pause here, where their tomb is." With his hoe he broke the ice of the spring where the water-nymphs used to laugh. There he was, picking up large cold slabs of ice, lifting them toward the pale sky, and peering through them. |
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