PIERROTS I | PIERROTS I |
Jules Laforgue | trans. A.S.Kline |
I C'est sur un cou qui, raide, émerge D'une fraise empesée idem, Une face imberbe au cold-cream, Un air d'hydrocéphale asperge. Les yeux sont noyés de l'opium De l'indulgence universelle, La bouche clownesque ensorcèle Comme un singulier géranium. Bouche qui va du trou sans bonde Glacialement désopilé, Au transcendental en-allé Du souris vain de la Joconde. Campant leur cône enfariné Sur le noir serre-tête en soie, Ils font rire leur patte d'oie Et froncent en trèfle leur nez. Ils ont comme chaton de bague Le scarabée égyptien, à leur boutonnière fait bien Le pissenlit des terrains vagues. Ils vont, se sustenant d'azur! Et parfois aussi de légumes, De riz plus blanc que leur costume, De mandarines et d'oeufs durs. Ils sont de la secte du Blême, Ils n'ont rien à voir avec Dieu, Et sifflent: "Tout est pour le mieux, Dans la meilleur' des mi-carême!" |
I Emerges, on a taut neck, From a starched ruff idem A beardless face, cold-creamed, A beanpole: hydrocephalic. The eyes are drowned in opium In universal licence The clownish mouth bewitched A singular geranium. A mouth, now bottomless pit Glacially screeching laughter, Now a transcendental opening, Vain smile of La Gioconda. Planting their floury cones On a black silk cut-throat's scarf, They'll make their crow's-feet laugh And wrinkle their trefoil noses. For gem-stoned rings, on hand, They've Egyptian scarabs, In well-cut buttonholes, Dandelions from the wasteland. They go, eating the azure, Sometimes vegetables too, Hard-boiled eggs, and mandarins, And rice as white as their costume. They're of the Pallid sect, They've nothing to do with God at all. And whistle: "All's for the best In this best of Carnivals!" |
Trans. Copyright © A.S.Kline