LA SIESTE | SIESTA |
José-Maria de Hérédia | trans. Peter Dale |
Pas un seul bruit d'insecte ou d'abeille en maraude, Tout dort sous les grands bois accablés de soleil Où le feuillage épais tamise un jour pareil Au velours sombre et doux des mousses d'émeraude. Criblant le dôme obscur, Midi splendide y rôde Et, sur mes cils mi-clos alanguis de sommeil, De mille éclairs furtifs forme un réseau vermeil Qui s'allonge et se croise à travers l'ombre chaude. Vers la gaze de feu que trament les rayons, Vole le frêle essaim des riches papillons Qu'enivrent la lumière et le parfum des sèves; Alors mes doigts tremblants saisissent chaque fil, Et dans les mailles d'or de ce filet subtil, Chasseur harmonieux, j'emprisonne mes rêves. |
No sound of insect or marauding bee. Fatigued by sun, all in the forest doze Where dense foliage sifts the light to pose Textures of emerald moss. soft, velvety. Filtered through that dark dome, resplendently Noon prowls and, on my half-closed lashes, throws Its thousand stealthy rays, makes them compose A rosy web that nets warm shade and me. Towards the fiery gauze of woven rays The fragile swarm of rich butterflies sways Drunk with the scents of sap, the maze of gleams. And now my trembling fingers seize each thread And, in this golden mesh of fine net spread, Harmonious hunter, I entrap my dreams. |
Trans. Copyright © Peter Dale 2002