LE SAMOURAI | SAMURAI |
José-Maria de Hérédia, | trans. Stan Solomons |
D'un doigt distrait frôlant la sonore biva, A travers les bambous tressés en fine latte, Elle a vu, par la plage éblouissante et plate, S'avancer le vainqueur que son amour rêva. C'est lui. Sabres au flanc, l'éventail haut, il va. La cordelière rouge et le gland écarlate Coupent l'armure sombre, et, sur l'épaule, éclate Le blason de Hizen ou de Tonungawa. Ce beau guerrier vêtu de lames et de plaques, Sous le bronze, la soie et les brillantes laques, Semble un crustacé noir, gigantesque et vermeil. Il l'a vue. Il sourit dans la barbe du masque, Et son pas hâtif fait reluire au soleil Les antennes d'or qui tremblent à son casque. |
Lost in her thoughts the sounding lute she plucks, And through the woven screen of bamboo plait, Coming along the shore, dazzling and flat, She sees the victor that her love invokes. He comes with sword on hip and upraised fan, Athwart his sombre mail a scarlet sash And tassel. On his broad shoulders flash Heroic herald badges of Hizen. This handsome warrior in steely plaque, In bronze, in silk, lacquered in brilliant black, Is an enormous scorpion, black and crimson. He sees her, smiles within his vizor mask, And in his haste, gleaming beneath the sun, Twin golden antennae tremble upon his casque. |
Trans. Copyright © Stan Solomons 2007