BAISER | WHEN YOUR NECK LIKE A ROSE ... |
Joachim du Bellay | tr. A.S.Kline |
Quand ton col de couleur rose Se donne à mon embrassement Et ton oeil languit doucement D'une paupière à demi close, Mon âme se fond du désir Dont elle est ardemment pleine Et ne peut souffrir à grand'peine La force d'un si grand plaisir. Puis, quand s'approche de la tienne Ma lèvre, et que si près je suis Que la fleur recueillir je puis De ton haleine amboisienne, Quand le soupir de ces odeurs Où nos deux langues qui se jouent Moitement folâtrent et nouent, Eventent mes douces ardeurs, Il me semble être assis à table Avec les dieux, tant je suis heureux, Et boire à longs traits savoureux Leur doux breuvage délectable. Si le bien qui au plus grand bien Est plus prochain, prendre ou me laisse, Pourquoi me permets-tu, maîtresse, Qu'encore le plus grand soit mien? As-tu peur que la jouissance D'un si grand heur me fasse dieu? Et que sans toi je vole au lieu D'éternelle réjouissance? Belle, n'aie peur de cela, Partout où sera ta demeure, Mon ciel, jusqu'à tant que je meure, Et mon paradis sera là. | When your neck like a rose You offer me, When eyes cloud sweetly, Eyelids half-close, My soul melts with desire Fills with ardour again, Can scarce suffer such pain The force of that fire. When your lips approach mine, And, close to the bower, I could gather the flower Of your breath divine, When the sigh of that odour, Where tongues, entwined, Moistly frolic, and wind, Fanning my sweet ardour, It would seem I dine With the gods, all is gracious, I drink long, and delicious Draughts of their wine. If the good that is near Greater good, may so take, Or leave me, why make Mine forever the greater? Do you fear that your light Might make me divine And without you I’ll climb To eternal delight? Sweet, you’ve naught to fear Wherever you are, My heaven, afar, And my paradise is near. |
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Trans. Copyright © A.S.Kline 2009