CAUSERIE | CHIT-CHAT |
Charles Baudelaire | trans. Christopher Mulrooney |
Vous êtes un beau ciel d'automne, clair et rose! Mais la tristesse en moi monte comme la mer, Et laisse, en refluant, sur ma lèvre morose Le souvenir cuisant de son limon amer. - Ta main se glisse en vain sur mon sein qui se pâme; Ce quelle cherche, amie, est un lieu saccagé Par la griffe et la dent féroce de la femme. Ne cherchez plus mon coeur; les bêtes l'ont mangé. Mon coeur est un palais flétri par la cohue; On s'y soûle, on s'y tue, on s'y prend aux cheveux! - Un parfum nage autour de votre gorge nue! ... O Beauté, dur fléau des âmes, tu le veux! Avec tes yeux de feu, brillants comme des fêtes, Calcine ces lambeaux qu'ont épargnés les bêtes! |
you're a beautiful fall sky bright as a rose but sadness rises in me like the sea and ebbing, leaves on my morose lips the biting memory of its bitter silt your hand glides in vain over my fainting breast what it looks for is a place sacked by the ferocious tooth and claw of woman seek no more after my heart the beasts have eaten it my heart is a palace condemned by the mob there they swill they kill they grab by the hair a perfume swims around your bare throat o Beauty souls' hard scourge you want it with your flaming eyes brilliant as feasts calcine these tatters left by the brutes |
Trans. Copyright © Christopher Mulrooney 2003