LES CHATS | CATS |
Charles Baudelaire | trans. Harry Guest |
Les amoureux fervents et les savants austères Aiment également, dans leur mûre saison, Les chats puissants et doux, orgueil de la maison, Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires. Amis de la science et de la volupté, Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres; L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres, S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté. Ils prennent en songeant les nobles attitudes Des grands sphinx allongés au fond des solitudes, Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin; Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques, Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin, Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques. | Both ardent lovers and stern scientists Wish in the ripeness of their time to mould A home-life around cats which, egotists Like them, like comfort and dislike the cold. Approving reverie and sensuousness They seek the quiet and horror of the dark. Dis would have made them steeds to draw his hearse If they could bend their pride to wear a yoke. They take on, musing, noble attitudes Like sphinxes sprawled in their far solitudes Seeming to slumber in some endless dream. Their fur is sparked with electricity And points of gold, like magic sand-grains, gleam Mysteriously starred in either eye. |
Trans. copyright © Harry Guest 1999