LES CHATS | THE CATS |
Charles Baudelaire | trans. Robert Yates |
Les amoureuses fervents et les savants austères Aiment également dans leur mûre saison, Les chats puissants et doux, orgueil de la maison, Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires. Amis de la science et de la volupté, Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres; L’Erèbe les eut pris pour ses coursiers funèbres, S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté. Ils prennent en songeant les nobles attitudes Des grands sphinx allongés au fond des solitudes, Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin; Leurs reins féconds sont pleins d’étincelles magiques, Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin, Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques. |
Fervent lovers and scholars at desks Love the same with the ripening year The cats, both gentle and full of power Who, like them, shiver and rest. Friends of science and sensual delight They seek the silence and horror of darkness Running errands for satanic masters Or would, if service could capture their pride. Dozing, they assume the noble attitude Of sphinxes stretched out in deep solitude Rocking asleep to a dream without end; Their loins are fertile with magical fires, And fragments of gold like sifted sand Star the seas of their mystical eyes. |
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Trans. Copyright © Robert Yates 2006