LE GOUFFRE | THE VOID |
Charles Baudelaire | trans. A. S. Kline |
Pascal avait son gouffre, avec lui se mouvant. - Hélas! tout est abîme, - action, désir, rêve, Parole! et sur mon poil qui tout droit se relève Mainte fois de la Peur je sens passer le vent. En haut, en bas, partout, la profondeur, la grève, Le silence, l'espace affreux et captivant ... Sur le fond de mes nuits Dieu de son doigt savant Dessine un cauchemar multiforme et sans trêve. J'ai peur du sommeil comme on a peur d'un grand trou. Tout plein de vague horreur, menant on ne sait où Je ne vois qu'infini par toutes les fenêtres, Et mon esprit, toujours du vertige hanté, Jalouse du néant l'insensibilité. - Ah! ne jamais sortir des Nombres et des Êtres! |
Pascal had his Void that went with him day and night. - Alas! It’s all Abyss, - action, longing, dream, the Word! And I feel Panic’s storm-wind stream through my hair, and make it stand upright. Above, below, around, the desert, the deep, the silence, the fearful compelling spaces ... With his knowing hand, in my dark, God traces a multi-formed nightmare without release. I fear sleep as one fears a deep hole full of vague terror, where to, who knows? I see only infinity at every window, and my spirit haunted by vertigo’s stress envies the stillness of Nothingness. - Ah! Never to escape from Being and Number! |
Trans. Copyright © A. S. Kline 2004