LES COLCHIQUES | MEADOW SAFFRON |
Guillaume Apollinaire | trans. D.M.Black |
Le pré est vénéneux mais joli en automne Les vaches y paissant Lentement s'empoisonnent Le colchique couleur de cerne et de lilas Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-là Violâtres comme leur cerne et comme cet automne Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne Les enfants de l'école viennent avec fracas Vêtus de hoquetons et jouant de l'harmonica Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières Qui battent comme les fleurs battent au vent dément Le gardien du troupeau chante tout doucement Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l'automne | The meadow is poisonous but pretty in the fall The cows that pasture there Slowly become poisoned Meadow saffron the colour of lilacs and of the skin around eyes Flower there your eyes are like that flower Bluish purple like the skin around them and like this fall And for your eyes my life has slowly become poisoned Kids out of school come noisily Wearing jackets and playing mouth organs They pick the meadow saffron which are like mothers Daughters of their daughters and the colour of your eyelids Fluttering as flowers flutter in a mad wind The guardian of the herd sings softly As slowly the bellowing cows abandon Forever this great meadow ill-flowered by the fall |
Trans. Copyright © D.M.Black 2000 - publ. Everyman's Poetry